Aux Antilles, Villepin met en veille son affrontement avec Sarkozy

LE MONDE | 14.10.06 | 13h08

Fort-de-France (Martinique), envoyé spécial

n temps pour tacler Nicolas Sarkozy, un temps pour faire profil bas. Aux Antilles, où il a effectué un déplacement jeudi 12 et vendredi 13 octobre, Dominique de Villepin s'est situé clairement dans le second temps de sa "marche du crabe". "Il n'y a pas de débat inutile mais j'admets qu'il y a des polémiques inutiles", a répondu, vendredi, le premier ministre au président de l'UMP qui avait regretté, la veille à Périgueux, "les divisions qui n'auraient aucun sens".

"Mes convictions n'ont pas changé (...), je n'ai fait qu'affirmer la conviction qui est la mienne de ce qu'est l'élection présidentielle, la rencontre entre un homme et un peuple", a justifié M. de Villepin à Fort-de-France. Mais "je prends en compte la façon dont tout cela est perçu et dont cela réagit. Il y a des temps en politique", a-t-il ajouté.

François Baroin, ministre de l'outre-mer, qui l'accompagnait, est convaincu que "la droite va vivre comme ça - une semaine d'affrontements, une semaine de rassemblement - jusqu'à la cristallisation du débat politique avec la désignation de la candidate socialiste". "Nous sommes dans une dialectique de la rupture et du rassemblement, poursuit-il, Sarkozy devant démontrer qu'il est capable d'incarner la synthèse."

M. de Villepin s'est donc appliqué, aux Antilles, à mener, "jusqu'au bout, l'action gouvernementale qui est la meilleure façon de gagner". Il a annoncé, en Guadeloupe, une rallonge budgétaire de 120 millions d'euros pour le logement social dans le département. Un geste qui aura peu d'effets sur la suprématie de la gauche locale face à une droite divisée entre les partisans de la sénatrice Lucette Michaux-Chevry et de la députée Gabrielle Louis-Carabin. Cette dernière, qui vient de créer la section locale de l'UMP, a choisi son camp : "Je suis pour la rupture avec tous ces vieux qui emmerdent le monde. C'est pour ça que j'aime Sarkozy." En Martinique, M. de Villepin a sacrifié au traditionnel entretien avec le maire honoraire de Fort-de-France, Aimé Césaire, fondateur du Parti progressiste martiniquais, "la voix de la réconciliation entre les mondes".

Villepin aux Antilles

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